Chère Saba,
Je partage largement ton analyse, même si je n'attache pas la même signification que toi, sans doute, à la dignité.
Je reviens toujours à mon obsession du moment, la Géorgie. Le sentiment que donne la Russie, c'est effectivement de vouloir la mort lente de la Géorgie. J'entendais récemment à la radio un Russe comparer le président géorgien à Hitler ou Saddam Hussein. Avec de telles outrances, il va de soit que la position Russe est intenable et montre qu'il ne s'agit que d'un prétexte pour marquer son territoire, un peu à la manière d'un chien qui pisse sur les trottoirs : je dégrade, je pille, je reste ici. L'armée russe s'offre même le luxe d'indiquer qu'elle reste sur place pour protéger des lieux sensibles des pillages, mais elle interdit le retour de l'armée et de la police géorgienne. Je suis sincèrement d'avis qu'il faut rapidement trouver les moyens pour se désengager de nos besoins en gaz et en pétrole russe et sanctionner diplomatiquement et financièrement la Russie.
Cela me conduit au vrai sujet de ce billet : quelle différence faire entre le Kosovo, dont nous venons de reconnaître l'indépendance et l'Ossétie du sud ou l'Abhkazie ? Les Russes avaient annoncés du reste que si nous soutenions le Kosovo, c'était au risque de voir surgir ce genre de reconnaissances de républiques fantoches.
Sans chercher à épuiser cette question, quelques remarques :
1) personne en occident n'a soutenu l'indépendance kossovare avec entrain et gaieté des coeur, me semble-t-il. L'indépendance du Kosovo, généralement, a été présentée comme un pis-aller, une nécessité, la seule solution pour éviter un nouveau conflit entre Serbes et Albanais kossovars, ou à tout le moins la seule solution rassurant ces derniers.
2) la Russie n'a pas un immense intérêt à ce que ce développent les irrédentismes nationalistes de confettis. Même si beaucoup de pays européens ont leurs indépendantistes, la Russie est de loin le pays qui est le plus composite. En fait, la Russie peut reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du sud et l'Abhkazie et la Transnistrie (en Moldavie). C'est à peu près tout. Tandis qu'il y a une floppée de peuples, comme les Tchétchènes, qui songent plus ou à moins à leur indépendance.
3) la viabilité d'un Etat est une condition essentielle de son indépendance. Le Kosovo compte 2, 2 millions d'habitants et peut bénéficier de l'appui de l'Union européenne. Difficile de le comparer à l'Ossétie du sud (70.000 habitants, un quartier de Paris !) ou à l'Abkhazie (250.000 habitants). Il n'en demeurre pas moins qu'il faut trouver une solution pour permettre à ces peuples de vivre de façon autonome et que les Géorgiens n'offrent pas d'avantage de garanties que les Russes à cet égard.
A te lire,
Sôter.
Le choix de vivre
Il y a 4 jours
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