dimanche 9 novembre 2008

L'audace d'espérer

C'est, je crois, Chère Saba, le titre d'un des livres de Barack Obama, appelé à devenir très prochainement le 44ème président des États-Unis. Il en faut, indiscutablement, de l'audace pour espérer en ces jours difficiles. La crise économique, les conflits en Irak et en Afghanistan, les tensions internationales,... je crains à vrai dire que Barack Obama a suscité un grand nombre d'espoirs qu'il ne pourra que décevoir.

Barack Obama est très sympathique. Il représente ce qu'il y a de plus cosmopolite aux Etats-Unis. Noir et blanc à la fois, il a connu les quartiers durs de Chicago et a dirigé la Harvard Law Review. Dans ses discours, il sait rassembler tout le monde et fait l'éloge de l'unité dans la diversité (E pluribus unu) et suscite de grandes espérances par ce qu'il représente.

Mais, malgré un slogan volontiers pragmatique (Change we can believe in), on peut se demander, au moins de ce côté-ci de l'Atlantique, qu'est-ce que concrètement Barack Obama va faire. Il serait tout à fait illusoire d'imaginer que parce que les Américains ont élu un président noir, le racisme et les discriminations vont cesser et que les statistiques terribles des noirs en prison aux Etats-Unis vont enfin descendre. Il serait très naïf de penser que Barack Obama a la solution magique à la crise financière qui risque de mettre à la rue nombre d'Américains. De même, Barack Obama n'a probablement pas de meilleure tactique pour gagner en Irak, ni en Afghanistan - à ce sujet, le fait qu'il ait vu juste en dénonçant l'idée d'aller faire la guerre en Irak ne fournit pas vraiment de solutions. En fait, ce n'est pas parce que Barack Obama est juste mieux que George W. Bush, qu'il donne une meilleure image de la politique et des Etats-Unis, qu'il a les bonnes solutions au bon moment.

On pourrait au moins s'attendre à ce que les erreurs les plus monumentales de l'administration Bush ne se répètent pas. On peut aussi, au mieux, espérer que Barck Obama donnera à l'Amérique une impulsion comme Franklin Roosevelt a su le faire avant lui. Ca ne serait déjà pas si mal.

PS du 11/11 : plus pessimiste encore, Obama, le Messie du changement chez Romandie.

1 commentaire:

Saba a dit…

C'est sûr, il risque de faire mieux que Bush et pourtant de décevoir, compte tenu des attentes qu'il génère. Ce serait dur, si c'était le cas. Et tu connais mon opinion sur la versatilité de l'opinion publique, ainsi que sur la difficulté d'exercer un esprit critique...