vendredi 21 novembre 2008

Que reste-t-il de Delanoë ?

On peut s'interroger. Il était présenté, il y a encore quelques semaines comme le probable prochain leader du PS, personnalité charismatique, maire populaire, etc. Le relatif échec de sa motion l'a conduit à ne pas se présenter au poste de premier secrétaire. Il a du appeler à voter pour Martine Aubry, sans pourtant être suivi par plusieurs personnalités importantes qui s'étaient associées à lui.

Les résultats, encore provisoire, du vote d'hier soir au PS, tendant à montrer que son appel à voter pour Martine Aubry n'a été que partiellement suivi. Il semblerait, à première vue, que plusieurs de ses partisans aient voté pour Ségolène Royal et que d'autres aient préféré l'abstention. En clair, il ne "maîtrise" pas ses troupes. Certes, personne n'est propriétaire de ses voix en démocratie mais le vrai leader est celui qui a suffisament d'influence pour amener ceux qui croient en lui à se ralier à ses choix, même difficiles et délicats.

Il y a encore quelques jours, j'écrivais que Bertrand Delanoë aurait sans doute une place au soleil à côté de Martine Aubry. Je me suis manifestement et lourdement trompé. Si Martine Aubry l'emporte, ce soir, ce sera sans doute aussi grâce à l'apport de voix venues du camp de Delanoë, mais de façon limitée. Benoît Hamon, en revanche, réalise une belle opération. Delanoë apparaît ainsi comme le grand perdant du jeu du PS : le premier qui se retire a perdu. Une guerre des nerfs éprouvante.

Dans l'ensemble, faut-il s'en plaindre ? Pour Delanoë, sans doute. Pour le PS, non. Ces débats internes, très disputés et très cafouilleux, ont une grande vertu : ils opèrent un mécanisme de sélection naturelle. Ces débats, s'ils s'étaient déroulés en 2011, auraient discrédité le PS pour les présidentielles de 2012. Aujourd'hui, ils vont simplement conduire à éliminer quelques candidats qui ne sont pas à la hauteur. Ceux qui restent vivant en sortent renforcés, selon le principe ô combien Nietzchéen : ce qui ne me tue pas me renforce.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Effectivement, c'est peut-être un processus de sélection naturelle utile. Mais cela reste impressionnant : comme tu le dis, cet été, on lui promettait tout. Et là, le roi est nu. Sa revendication du libéralisme l'a probablement en grande partie achevé, et il faut dire que, pour un libéral, appeler à voter Aubry derrière n'est peut-être pas ce que l'on fait de plus lisible.

De fait, il semble que Delanoë soit durablement cantonné à un rôle local. Sauf à se faire piquer aussi sa mairie par Fillon dans 3 ans. Là, il ne sera définitivement plus rien.

J'ai dans l'idée qu'il faut envisager la mise en place d'une cellule d'assistance psychologique immédiate à la Mairie de Paris (d'autant que tous ses super amis vont s'empresser de le lâcher).