mardi 18 novembre 2008

Martine Aubry à la conquête du PS

Le PS, encore et toujours... Qu'en penses tu, Saba ? Il y a une grosse semaine, on glosait sur la victoire, surprise, de Ségolène Royal. Je suis toujours sidéré par l'incapacité des journalistes à accepter que dans une structure démocratique (que ce soit la nation ou un parti), les électeurs n'expriment pas "un" message mais qu'il peut résulter, du vote, une multiplicité de positions. Ségolène Royal ne représente que 29% des membres du PS, ce qui fait beaucoup mais pas une majorité. La même Ségolène Royal dénonce tantôt un manquement "au sens du code de l'honneur", tantôt un "front anti-royal". La belle affaire... dans un scrutin, en règle générale, quand on est en tête sans être majoritaire, il y a de fortes chances que le second et le troisième cherche à s'allier pour repasser en pôle position.

Ce qui est assez inquiétant, dans la posture de Ségolène Royal, c'est que c'est son seul argument : "personne ne m'aime". Sans vouloir esquisser une tentative d'explication psychanalytique, on peut quand même regretter qu'il n'y ait pas d'autre argument. Si Bertrand Delanoë préfère soutenir Martine Aubry que Ségolène Royal, alors qu'on peut penser qu'il déteste cordialement l'une comme l'autre, il y a sans doute des raisons. Peut-être sont-ce des raisons de pure tactique électorale ou de fond, ou les deux. Mais il y a des raisons que Ségolène Royal gagnerait à creuser si, un jour, elle veut gagner une élection. Parce que si tout le monde à gauche soutient le tout-sauf-Ségolène, c'est peut-être qu'il manque encore quelques atouts à Mme Royal.

Aujourd'hui, Martine Aubry a pris une sérieuse option sur le PS. On n'en connaît pas encore le prix ni les conséquences. Il faut noter que Martine Aubry avait entamé de sérieuses discussions avec Benoît Hamon et Bertrand Delanoë et qu'il est tout à fait probable qu'elle aura une majorité au sein du PS pour diriger le parti, si elle est élue. Qu'en fera-t-elle exactement ?

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